C’est un gamin du club. Le symbole du nouveau HTV. Formé dans la cité des palmiers, le Seynois de naissance parce qu’il n’y a pas de maternité à Carnoules (!) était parti loin de ses bases pour exister dans le basket professionnel. Le HTV en souffrance ne proposant rien d’acceptable pour un joueur de cette trempe et porteur de tant de promesses. Châlons-Reims, Denain, Lorient ont sauté sur l’occasion avant qu’il revienne au bercail quand le club de son enfance a décidé il y a deux ans de tout mettre en oeuvre pour écrire de nouveau une belle histoire.

« Le projet m’a plu. Je savais qu’il y avait des personnes sérieuses et compétentes aux manettes. Le retour de Jean-Louis Borg sur le banc était aussi une vraie sécurité. J’étais jeune papa d’un petit Swann et c’était bien de revenir dans la famille, dans le cocon.»
Quentin a tenté le pari. Il a été réussi au-delà de tout ce qu’un optimiste pouvait penser. « D’un puzzle recruté dans l’urgence, le HTV a vite étalé les qualités d’une grande et belle équipe. Le maintien annoncé avec prudence est vite devenu une montée comme rapide ambition. Et la fin de la saison a été une apothéose avec cette accession en Pro B que l’on n’espérait pas si tôt ! C’était magique !»
Dans la peinture, Losser s’est imposé comme un menhir, une tour de contrôle, un roc indestructible. Au départ, il avait le statut de l’équipier modèle, du guerrier, du lutteur. Celui qui rassure, qui colmate, qui tient la baraque. Match après match, il a brisé cette image un brin péjorative. Il s’est transformé en guide et en titulaire incontournable. Le géant de Carnoules ajoutant même des points dans toutes les positions et face à toutes les concurrences étrangères qui ne manquent pas dans son secteur.
Le bleu de chauffe s’est souvent transformé en habit de lumière. Pas un supporter du Palais de sports ne s’y trompe. Quentin est adoré par les gamins (ils ne se trompent jamais)… et les autres.
- Cette Pro B est taillée sur mesure pour un garçon de ta trempe ?
« Certains disent peut-être à juste titre que c’est la meilleure seconde division d’Europe. Ce n’est peut-être pas faux. Quand tu joues Pau-Orthez, Orléans, Vichy, Roanne, Caen, Denain, Antibes et j’en oublie d’autres, ça a quand même le parfum du très haut niveau et de l’élite. A mon poste, ça va très vite et très haut et tu as intérêt à être vigilant et prêt au combat. Ça ne me déplaît pas ! »
- C’est un bonheur de retrouver le HTV à ce niveau ?
« C’est surtout plutôt mérité car une belle histoire a déjà été inscrite ici. Quand le club a presque disparu, c’était d’une tristesse terrible. On avait connu tellement de belles soirées, de grandes ambiances. »
- Le département a vraiment besoin d’une belle vitrine comme le HTV ?
« Complètement. Il faut toujours une référence pour motiver les jeunes, pour donner l’exemple, faire passer des messages, pour proposer un beau spectacle. C’est bien pour le Var mais aussi pour le Sud. Il n’y a pas tant de clubs que ça. Monaco tout en haut et derrière c’est Antibes, Fos et nous. »
- Le Var est une terre où beaucoup de jeunes veulent connaitre le haut niveau ?
« Absolument. Il y a toujours eu une belle formation dans le coin et de bons éducateurs. Le championnat des divisions inférieures est intéressant avec des clubs qui travaillent très bien. Je vais souvent voir des matches. Mon frère joue aux PTT. Les Espoirs du HTV travaillent bien. Dernièrement je suis allé à la Londe. Ca change les idées et on retrouve le jeu sans trop de pression. »
- On peut espérer revoir un jour le HTV en Betclic Elite ?
« C’est vraiment possible. Hyères et Toulon ont additionné leurs forces. Le Palais des sports est un bel outil et bientôt nous allons récupérer l’Espace 3000. Cela passe aussi par le retour d’un public plus nombreux. Le basket est à la mode partout, les équipes de France ramassent beaucoup de médailles. Si on est sérieux dans les deux ou trois prochaines années, on va y arriver et ce sera très mérité. »